Après avoir utilisé des disques vinyls et des CD comme sources d’inspiration dans mes gravures, j’ai tout de suite été attirée par les possibilites graphiques du fragile papier rouge qui se déroule à la cadence de la manivelle de cet instrument populaire. L’esthétique du papier perforé m’a séduite et la musique qui s’en dégagerait m’a ramenée en un instant sur les trottoirs proustiens de mon enfance à Bruxelles.

Comme un message secret décodé, mes compositions révèlent le rythme des perforations. Aucune n’est mise au hasard. Elles sont alignées ou déplacées pour  réaliser tout l’opera. La couleur Carmin brillant du papier m’incite à restreindre le spectre des couleurs que j’aime utiliser en gravure pour me concentrer sur le langage fondamental de l’encre noir sur papier blanc.
Plier, découper, superposer, coller, surimprimer, ... tous ces procédés qui me sont familiers m'ont permis de créer ici une série de petites gravures denses, dramatiques et minimalistes.
L’installation que j'ai faite en 2013 dans la galerie WWA à Houston a prolongé sur le mur l’oeuvre de Gounod dont l’opéra est tracé dans le papier enroulé. Chaque gravure apparaissait comme une perforation et participait à la mélodie de “Mireille”, opéra tragique écrit par compositeur francais en1864.

En septembre, c'est une tout autre installation que j'ai présentée à la foire internationnale de Houston. L'espace de la foire m'a permis de créer une toute autre partition murale alors que certaines monogravures étaient identiques à la première installation. Depuis lors, différentes combinaisons de cet ensemble de monogravures ont été plusieurs fois exposées à Dubai, Bruxelles et Houston.